Et oui, c’est la surprise proposée par le Théatre de Paris : un comique français plus connu pour son ton léger qui confine parfois à la vulgarité jouant un classique du théatre français.
Le texte original est préservé jusque dans le moindre détail. Mais la mise en scène est une prouesse délirante et réjouissante. Monsieur Jourdain est devenu un marchand de vêtements et d’articles de sport entouré de personnages de notre siècle. Les costumes et le jeu des acteurs transfigurent le classique au point que l’on peut parfois en oublier un instant le texte lui-même (que Molière nous pardonne).
Pour faire court, on s’amuse. On s’amuse beaucoup et on ne regrettera pas d’avoir accepté d’arracher le corset des habitudes et on s’amuse.
La mise en scène fait la part belle à la chanson, à la musique et à la danse (on s’en serait douté) et en profite pour illuminer la pièce de moments délicieux qui vont parfois jusqu’à la gymnastique. Mais personne ne s’en plaint (sauf peut-être le metteur en scène qui a dû y passer une énergie considérable).
Bien sûr, on se demandait ce que Jean-Marie Bigard pourrait bien donner dans un tel contexte. Mais le résultat est bien meilleur que ce que l’on aurait pu craindre. Quelques accents connus et quelques gestes cent fois répétés reparaissent parfois et pourtant c’est bien Monsieur Jourdain que l’on rencontre. Un nouvel éclairage sur une star moderne ; et cela lui est offert par une star ancienne et confirmée.
A l’opposé de cela, Catherine Arditi mène sa barque pleine de sérénité au milieu d’un tumulte de couleurs, de mouvements et de bruit. Madame Jourdain est la raison faite femme. Catherine Arditi en est l’image impeccable dans sa robe bleue si sage.
Merci au Théatre de Paris.
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