Je suis de retour d’un voyage safari photo organisé par Objectif Nature sous le titre de « Spécial Léopard« . Comme je l’avais déjà fait pour un précédent safari photo au Kenya (Masai Mara), je vais essayer de donner ici mon avis et de résumer les points forts (ou moins forts) de ce trip en Afrique du Sud.
Tout d’abord, cela a été une expérience très agréable. Tout s’est bien passé et il y a eu des aspects très agréables. Comme d’habitude avec Objectif Nature, le voyage est vraiment organisé au mieux pour les amateurs de photo. C’est terriblement agréable pour les photographes passionnés ; c’est plus dur pour les autres qui risquent de trouver le temps long quand on reste devant des animaux à peu près endormis au cas où ils se lèveraient et nous donneraient un spectacle qui vaille la peine d’être photographié (après une petite heure d’attente, un lion assoupi à l’ombre va se lever pour s’étirer et bailler en montrant ses plus belles dents ou toute autre surprise qui demande à garder le doigt sur le déclencheur).
Les véhicules sont suffisamment larges (ou suffisamment peu chargés) pour permettre à chacun de disposer de place pour un sac photo, un boîtier reflex supplémentaire avec son gros télé, un pied ou tout autre équipement qui fait aussi le photographe de nature. Par contre, la suggestion initiale de partir avec un monopode ne m’a pas parue grandiose. Après un essai de quelques heures, j’ai abandonné celui-ci dans le lodge (mais une autre photographe équipée d’un compact sans stabilisation a trouvé le monopode génial).
Pour un « Spécial Léopard« , c’était un « Spécial Léopard » : tous les jours des léopards ! même deux tortues léopards (elles font partie des « small five »). Les animaux sont relativement nombreux et ils sont très proches des véhicules (beaucoup plus qu’au Kenya – ma seule référence). Nous avons vu les « big five » (lions, léopards, rhinocéros, buffles, éléphants) même si nous n’y étions pas pour faire des comptes. Nous avons pu nous retrouver véritablement à l’intérieur d’une troupe d’éléphants puis d’un troupeau de buffles (émotion garantie).
Pour parler également des aspects plus « logistiques », je dois préciser que les transports sont relativement longs entre Johannesburg et les réserves. Comme il s’agit d’une étape de liaison réalisée en voiture, cela peut paraître encore plus long (surtout à l’aller après plusieurs heures d’avion). C’est sans doute inévitable, mais le photographe doit s’en souvenir pour ne pas ronchonner dans le fond du mini-bus.
L’accompagnement a été très bien organisé. Tout d’abord, il faut remercier Christine Denis-Huot qui s’est montrée très agréable, très disponible, jamais envahissante, mais toujours serviable (et qui nous a fait profiter des photos apportées sur son disque dur pour agrémenter certaines soirées).
Les guides et les chauffeurs se sont montrés largement à la hauteur, sauf deux exceptions. L’une, très positive, était Graham notre guide à Vuyatela (Sabi Sands reserve) qui est un guide d’exception du haut de ses 25 ans d’expérience. Il est quasiment admiré par ses collègues et l’on comprend pourquoi. A l’opposé, le ranger de Nkhoro (Sabi Sands reserve, également) n’avait pas plus de trois mois d’expérience et cela se ressentait évidemment au niveau de sa conduite, de sa coopération avec le pisteur/tracker (Franck est particulièrement taciturne, il faut dire), de son assurance ou de ses connaissances générales (flore, faune, …)
Au final, je dois parler des lodges que nous avons utilisés au cours de ce séjour (trois en tout). Je crois que le meilleur équilibre a été trouvé à Motswari (Timbavati reserve) avec un lodge propre, agréable, facile à vivre, et un personnel souriant et serviable. Les deux nuits passées à Vuyatela étaient surprenantes avec un lodge de très haut de gamme : presque trop, tant le niveau de confort contrastait avec les besoins un peu plus limités d’un photographe européen passionné par rapport à un touriste nord-américain de très haut de gamme. Enfin, le lodge de Nkhoro penchait plutôt de l’autre côté avec des salles de bain minimalistes (il est quand même dommage de ne pas avoir une tablette pour poser une brosse à dents), des grillages aux fenêtres (contre les moustiques) pas toujours impeccables sur des fenêtres qui n’étaient pas (re-)fermées à l’arrivée de la nuit (pas très indiqué en pays où les insectes sont une source de maladie). Le personnel était globalement agréable, mais l’encadrement très rude avec eux ce qui ne devait pas jouer positivement. Par contre, il faut admettre que Nkhoro est idéalement placé avec un longue plaine ouverte devant le bar et les salons jusqu’à un point d’eau où les animaux passent continuellement. C’est aussi le cas de Vuyatela (Sabi Sands reserve) qui est à proximité d’un autre point d’eau et où les animaux passent proprement au pied de la plupart des bungalows.
Dans chaque lodge, il nous a été vivement recommandé de ne pas sortir la nuit tombée. Ici, il y a un sifflet pour appeler à l’aide, là un simple coup de fil permet d’obtenir une escorte. Nous avons pu initialement penser qu’il y avait une part de théâtralisation à l’intention des touristes ; il n’en est rien. Les animaux circulent facilement à l’intérieur des lodges dès la nuit tombée. Nous avons pu observer singes et herbivores à plusieurs occasions, mais une très courte coupure de courant à Nkhoro a autorisé une hyène à nous rendre une visite qui n’avait rien d’immédiatement rassurant (seule la présence attentive des rangers était apaisante, même si les armes à feu ne sont utilisées qu’en dernier recours et pour effrayer sans blesser les animaux).
L’un dans l’autre, ce séjour reste un excellent souvenir. Je ne peux que recommander ce voyage organisé par Objectif Nature. Les points négatifs représentent plus une opportunité d’amélioration que des défaillances véritables.
Les photographies rapportées (plus de 2000 avant le tri, un portrait de léopard dont je suis vraiment fier et quelques photos convenables) n’auraient sans doute pas pu être faites dans d’autres conditions.
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