La récupération de fichiers perdus sur CD ou DVD

Quand un CD défaille…

L’observation

Information complémentaire (Jan-06) :C’est maintenant Kurt Gerecke, un expert d’IBM Allemagne, qui en parle ouvertement sur ComputerWorld : CD et DVD gravés : durée de vie limitée, de 2 à 5 ans.Mais il considère aussi que les disques durs ne sont guère meilleurs et conseille les bandes magnétiques.

On répète partout que les CD-ROM ont une durée de vie d’un siècle. On suppose que les CD-R en font à peu près autant. Quoi qu’il en soit, ça ne soutient pas forcément le test de la réalité.

Alors que, dans ma collection de 600 albums, j’ai un certain nombre de CD audio achetés dans les années 80 et quoique certains aient passé une partie de leur vie dans la boite à gants surchauffée d’une petite voiture souvent garée au soleil, aucun n’a encore rendu l’âme. 20 ans et aucune défaillance aléatoire : je dirais que c’est bien parti pour un siècle.

D’un autre côté, mon expérience personnelle des CD-R me dicte de ne pas les utiliser pour l’archivage quel qu’en soit le type. Au cours des quatre dernières années, j’ai gravé environ 500 galettes argentées à fins d’archivage en tous genres. J’ai utilisé des graveurs de CD de différentes marques (Toshiba, Teac, etc.) et divers types d’interface (IDE, SCSI, etc.) Les disques vierges provenaient de toutes marques. En conséquence, j’estime avoir une vision statistique de ce marché relativement claire. Et c’est déprimant : aucun média CD-R n’en vaut vraiment la peine. Environ 20% de tous les disques sont illisibles seulement quelques mois (environ un an) après leur gravure.

En fait, ce serait plutôt rassurant en un sens si je pouvais désigner quelques bonnes marques. Mais je ne le peux pas. Simplement, les CD « blancs », sans marque et quasiment offerts valent exactement leur prix : rien ne survit plus d’une année.

Les causes

Même si les certitudes sont rares dans ce domaine, j’ai essayé d’identifier les causes les plus probables de cette rapide décrépitude généralisée. La littérature technique désigne le plus souvent deux dangers.

Le premier est la chaleur. Les hautes températures ont tendance à dégrader la surface sensible. Ainsi, le meilleur conseil est de garder vos disques à température modérée (pour un véritable archivage de long terme, certains vont jusqu’à l’extrême de la réfrigération sous humidité contrôlée).

L’autre ennemi de vos données est la lumière. J’ai pu le confirmer très facilement par moi-même avec des disques oubliés au coin d’une vieille pile de papier. La lumière directe va agresser la surface sensible jusqu’au point où l’ombre des objets posés dessus est gravée sur le disque. Pas bon du tout !

Conseil définitif : évitez la lumière à tout prix. C’est souvent une simple affaire de rangement dans une armoire fermée plutôt que sur des étagères ouvertes (c’était précisément mon erreur). Et n’allez pas penser que les boîtiers en plastique sont une protection suffisante contre la lumière et les ultraviolets (UV) : ils réduisent la quantité reçue par le CD mais ne suffisent pas.

Quels logiciels ?

Quand on en est venu à rencontrer des erreurs à la lecture des disques, que nous reste-t-il ? Je n’ai pas de solution miracle. De nombreux logiciels sur le marché affirment pouvoir relire les données sur votre média défaillant. Des candidats possibles sont :

Malheureusement, mon expérience tend à prouver que tant qu’un disque ne montre aucune erreur ces produits sont trivialement inutiles ; Mais plus tard, ils ne parviennent pas à récupérer vos données.

Apparemment, les meilleurs d’entre eux lisent le même secteur plusieurs fois avant d’appliquer des lois statistiques plus moins compliquées pour éliminer les erreurs et retrouver les données correctes. Mais c’est à peu près exactement ce que font déjà tous les lecteurs de CD modernes (sans même s’en vanter) dès qu’ils rencontrent une erreur. Ainsi, vous n’êtes alerté que trop tard (quand le lecteur lui-même n’arrive plus à rien) et non pas quand il était encore possible de faire une copie de sécurité. Quand vous êtes informé (quand une erreur est annoncée à l’utilisateur), cela veut simplement dire que la situation est déjà devenue incontrôlable.

C’est ainsi que des outils comme CDcheck devraient être utilisés de manière préventive : si la lecture d’un disque est encore possible mais avec des erreurs corrigées automatiquement, il est alors temps de faire une copie et de jeter l’original mourant. A condition d’accepter une procédure aussi contraignante…

La solution (ma solution)

Ma préférence va directement à quelque chose d’autre. J’ai décidé que la combinaison de la défaillance rapide des médias optiques et des inconvénients présentés par les mesures prophylactiques allait au delà de mon envie d’utiliser des petits disques brillants.

J’ai décidé de m’en remettre totalement au stockage magnétique : les disques durs ne sont pas beaucoup plus chers du méga-octet que les CD-R et ils ont une superbe longévité (c’est encore mieux si vous laissez le disque s’arrêter complètement pendant les périodes de longue inactivité): plus de 100.000 heures entre les pannes (MTBF) ne sont pas inhabituelles et cela représente quand même plus de 11 années d’utilisation permanente.

Toujours mieux

Malgrè ce tableau presque idyllique, aucun disque dur n’est éternel. Une pointe de surtension sur le secteur peut être fatale, les composants électroniques soit notoirement capables de pannes aléatoires même si rares , la malchance frappe sans prévenir.

A mes yeux, la technologie RAID est la botte secrète de l’archive électronique. D’ores et déjà, quantité de cartes-mères récentes incorporent soit du RAID-0 soit du RAID-5, technologies qui autorisent toute deux à utiliser simultanément plusieurs disques pour se protéger contre les pannes de l’un d’eux. Mais j’en dirai bientôt plus à ce sujet ici-même.


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