Je reviens donc d’un safari photo organisé par Objectif Nature intitulé « Les félins de Mara ». Comme c’est demandé par les organisateurs, je vais essayer de résumer mon opinion du voyage afin (espérons-le) d’aider ceux qui seraient intéressés par ce safari ou un similaire chez Objectif Nature.
En résumé, les choses se sont vraiment bien passées, mais j’ai parfois eu l’impression que cela tenait plus à la chance qu’à l’impeccable préparation par l’agence.
D’un côté, les félins ont été au rendez-vous (plein de photos comme vous avez pu le voir ici-même). Je suis revenu avec 10Go d’images, plus de 900 photos à trier, les yeux éclatés de nature, quelques légers coups de soleil…
De l’autre, il y a quand même eu quelques éléments surprenants. Essayons de les décrire :
- L’accompagnateur fourni par Objectif Nature, photographe professionnel comme attendu, s’est révélé être un spécialiste des oiseaux plus que des félins. Alain Saunier s’est révélé disposer tout de même de larges connaissances dans le domaine, mais c’était un peu surprenant pour un safari spécialisé félins. Cela nous aura aussi permis d’élargir le thème en s’arrêtant plus qu’à l’occasion pour photographier des plumes et découvrir aussi d’autres animaux hors du contexte initial. Comme il s’agissait de mon premier safari, je ne l’ai tout de même pas ressenti désagréablement.
- Les chauffeurs n’avaient visiblement pas été prévenus de la coloration très photographique des participants. Ils ont donc commencé par une approche assez traditionnelle qui les menaient plutôt à chercher à collecter le maximum d’occasions de voir les félins du programme. Il aura fallu insister pour éviter de passer trop de temps dans les voitures aux meilleures heures de la journée (matin et soir).
- Les chauffeurs ne connaissaient pas parfaitement cette partie du parc (leur expérience différente leur a par contre permis de faire quelques dizaines de kilomètres pour trouver le léopard du séjour). En fait, ne disposant pas de radio ou de téléphone (pas même pour communiquer rapidement d’une voiture à l’autre), il y a eu un jour où les véhicules se sont trouvés séparés sans possibilité claire de se retrouver autrement qu’en continuant le chemin dans la direction approximative donnée le matin…
- Un des véhicules ne disposait pas d’une prise allume-cigare 12V fonctionnelle, l’autre semblait avoir des problèmes de faux contacts. Heureusement, cela a été compensé par le groupe électrogène du camp qui fonctionnait environ 2 ou 3 heures chaque soir et l’autonomie finalement assez considérable des batteries qui équipent nos appareils photo modernes. Mais cela aurait pu tourner à la situation désagréable sans les précautions de doublement de batterie, etc.
- Malgré les indications de l’agence, le moment de la distribution des pourboires en fin de séjour s’est révélé particulièrement désagréable. La demande de séparer les pourboires des chauffeurs, des cuistots et des masais a mené à des commentaires désappointés et à une certaine mauvaise humeur des chauffeurs (clairement déçus malgré le caractère facultatif des pourboires).
- Globalement, les prix gagneraient à tout comprendre une bonne fois pour toute. Le paiement séparé de pourboires, des boissons consommées au camp (dès la première bouteille d’eau), d’un supplément pour sécuriser le transport des bagages dans l’avion Nairobi-Musiara donne l’impression d’une petite impréparation qui pourrait être réglée une bonne fois pour toute en Europe et éviterait de devoir se trimballer avec des liasses de dollars et d’euros pour une expédition loin de la civilisation moderne.
- Nos amis suisses, au lieu de pouvoir rejoindre Bruxelles directement pour prendre l’avion de Nairobi, ont dû faire escale successivement à Paris et à Bruxelles. Leur bonne humeur en est restée à peu près imperturbable, mais l’enchainement ne s’est pas fait sans rater une correspondance au retour par Paris.
- Au niveau de la phase de préparation, le petit cinéma autour des visas kenyans a paru passablement approximatif. Je m’explique : après avoir indiqué qu’il valait mieux prendre son visa à Paris par l’intermédiaire de l’agence (ce que je voulais bien croire), Objectif Nature a rappelé pour indiquer que des changements dans les procédures administratives de l’ambassade ne permettaient plus de le faire dans les temps et qu’il valait mieux faire cela à Nairobi en arrivant et que cela ne prendrait presqu’aucun temps (ce qui est effectivement le cas). La valse hésitation sur ce sujet ne fait pas partie des danses appréciées des voyageurs.
- Enfin, mais est-ce vraiment un problème ? Les tentes du camp se sont révélées considérablement plus confortables que ce qui était annoncé. Au point que cela a pu apparaître comme un campement de luxe (9m2 pour une personne !). A l’opposé, en profitant de la taille des tentes, une corde à linge serait la bienvenue pour faciliter la gestion des vêtements par temps humide (déjà signalé à l’équipe locale).
Par contre, les véhicules se sont révélés tout à fait adaptés et largement organisés pour une équipe de 4 photographes dans chaque. La conduite parfois rendue difficile par les conditions météo (pluie répétée, embourbement dès le premier jour) est restée globalement maitrisée. Et lorsque nous avons clairement exprimé le souhait de profiter des heures matinales pour faire des photos quitte à s’installer deux heures en face d’une troupe de lions à seulement dix minutes du camp, les choses ont toujours été possibles.
Finalement, ces inconvénients ne sont pas énormes face à la réussite du safari (tous les félins rencontrés, de bonnes conditions météorologiques). Mais, avec un peu moins de chance du côté des impondérables (on ne commande pas aux animaux sauvages !) cela aurait pu tourner vinaigre. Nous nous en sommes rendu compte après deux jours à courrir la savane à la recherche de félins invisibles, mais où nous ne nous arrêtions pour faire des photos que lorsque le soleil déjà haut dans le ciel écrasait les animaux sous une lumière terriblement verticale (qui apparaît bien sur certaines de mes photos).
Cela donne à Objectif Nature des occasions significatives d’améliorer la prestation pour les prochains voyageurs. Cela donne aussi des raisons de rester attentif si vous souhaitez profiter de ces safaris de haut de gamme.
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